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Voyageurs des strates
9 avril 2007

75kg/2=5kits/2=2 spéléos heureux.

Samedi 7 avril 2007 – Behia

Eric, Serge.

Depuis quelques jours était prévu un arrangement avec le GESA, un club de Bordeaux.

Suite à plusieurs échanges de courriels, il était convenu que le GESA équipait la cavité le vendredi 6, devait se reposer le samedi, puis devait descendre, visiter et déséquiper le dimanche de Pâques.

Il était convenu également que nous avions l’autorisation de descendre, nous de Leize Mendi,  sur leurs cordes en place. C’était ça l’arrangement.

avant avant.

Étape 1 : le vendredi après midi, Philippe et moi, furetant de-ci de-là sur Minazarro, nous constatons la voiture des Bordelais et une corde en place à l’entrée du Behia. Ils sont bien là.

Étape 2 : Le vendredi soir, je confirme l’heure du RV à Eric qui s’était porté volontaire pour cette sortie. Pas d’autre appel.

Étape 3 : Samedi vers midi, par politesse, nous réveillons les spéléos Bordelais qui pioncent dur dans la cabane à coté, pour leur dire qu’on descend sur leur équipement. Nos 4 dormeurs, ravis de nous voir (ils venaient de se coucher) nous informent que finalement, vu qu’ils n’étaient que 4, ils ont visité le réseau puis commencé le déséquipement du trou jusqu’à la moitié. En bas, quatre kits de quinze kilos chacun attendent des bras musclés pour remonter en surface.

Étape 4 : Eric, dont les jumars lui chatouillaient les arpions depuis un moment, me convainc d’aller tâter tout de même du Behia jusqu’au bout des cordes et plus si affinité. Tu parles, à peine une heure après avoir été avalé par le puits d’entrée, nous nous retrouvons en bout de corde à moins 180 à tout casser. Une promenade de santé. Avant que je ne change d’avis, Eric empoigne le kit suivant et on part tout guillerets, équiper la suite. De fil en aiguille, on se retrouve vers le puits de

la Taupe

qui bourre, vers moins 300. Là, à bout d’argument, et surtout à bout de matériel, on décide de remonter et de déséquiper.

Étape 5 : là, les choses se corsent. On se retrouve à deux couillons, à remonter d’abord 4 puis 5 kits de matériel bourrés de cordes mouillées et tassées raz la gueule.pendant pendant.

Un instant d’hésitation m’envahi à la base du P 72. Je regarde les 4 kits à mes pieds et j’hésite. Eric est

10 mètres

derrière moi avec le cinquième qu’il traîne lentement. Il ne me voit pas. Fuir, remonter le plus vite possible et abandonner lâchement Eric avec 5 kits à soulever ou surmonter mon ego et participer à l’évacuation du matériel. J’ai craqué. J’ai remonté le puits lesté de 3 kits (2 très lourds et 1 léger). Inutile de vous dire que ça ramait grave dans les fractionnements. Le père Planès ahanait toutes bronches dehors, mais bravement, il est arrivé en haut, sans penser une seule seconde, non non,  à couper d’un coup de canif l’un ou l’autre des liens qui retenait le ou les sacs. En attendant la montée d’Eric, je grimpe ensuite mes charges jusqu’à la base de P 25. Ceux qui connaissent la série d’étroitures en tête du 72 comprendront la prouesse. Eric me rejoint. On continue la remontée en hésitant à tout sortir ou à en laisser un peu aux Bordelais. Finalement, la déraison l’a emporté en nous décidons de tout sortir, quitte à nous mettre minables physiquement. C’était d’ailleurs un peu le but de la sortie.

Je terminerai mes exploits sur ma remontée du dernier puits de

18 mètres

, avec 3 kits aux fesses, sous une douche orageuse qui vient juste de dégringoler.apres Sans compter l’eau qui dégouline à seaux le long de la corde d’entrée.   

Satisfaits du devoir accompli, nous allons nous faire offrir un thé chaud par les Bordelais, emmitouflés dans leurs sacs de couchage, en échange des

60 kg

de matériel qui nous ont permis de nous amuser.

Étape 6 : C’est bien de discuter de spéléo avec d’autres spéléos, et le temps passe assez vite en leur compagnie le temps que le thé refroidisse. On se quitte vers 19 h 00 non sans leur avoir conseillé le trou des Landais pour la journée de demain. Nous déclinons l’invitation, car demain, c’est Pâques.

Serge

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