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Voyageurs des strates
19 novembre 2010

Coume Ouarnède épisode 4

: Mille trous ou trou mile !!
entr_e_du_trou_mileAvant de commencer ce dernier épisode, je voudrais revenir sur un débat qui nous a animé (m’a animé) durant ces 4 jours… Quel est le meilleur éclairage en sépélo : l’acétylène ou l’éclairage électrique ? Pour beaucoup, il n’y a pas photo et les acétylènéphyle passent pour néandertaliens.
Je vais donc répertorier tous les avantages de l’acétylène :
-    On fait un avec la grotte, car il n’y a pas que notre sens de la vue qui fonctionne !! Contrairement à l’électrique où on ne fait confiance qu’à sa vue, avec l’acétylène, tous nos sens sont en éveil !!! Le toucher, aussi bien avec la tête (et merde, y’avait une stalactite), les mains (Ah, la paroi est là !!), les pieds (merde, y’avait un caillou)… L’ouïe (c’est quoi ce bruit ?? Ah, je suis mouillé, c’était une cascade !!). L’odorat (C’est quoi cette odeur de cramé ?? MERDE, le kit est en train de cramer !!). Le goût (bon, ok, le fromage grillé sur la flamme de l’acétylène, ce n’est pas fameux ! Mais faites ça avec l’électrique pour voir !)

-    On laisse toute sa place au rêve !!! Comme on ne voit pas les parois, ni le plafond des salles, et encore moins les concrétions à l’autre bout de la galerie, cela laisse toute la place à l’imagination !! boite_aux_lettres_dans_p_ne_blanqueAvec l’acétylène, tout est dans notre capacité à imaginer ce qui nous entoure !!!

-    On sent un retour aux sources… Les premiers spéléologues allaient peindre au fond des grottes en s’éclairant avec des torches. Avec l’acétylène, on sent à nouveau germer chez nous le néandertalien qui sommeille en nous.
escalade_dans_le_trou_mile
-     On a une autonomie impressionnante, de l’ordre de 300 à 350 minutes… alors que l’électrique n’atteint seulement qu’une autonomie de 40… (h)

-    On a des grosses poussées d’adrénalines… Avec l’acétylène, quand vous passez un long passage en vire au dessus d’un gouffre, vous avez une énorme poussée d’adrénaline, ne sachant pas combien de mètre de vide il y a sous vos pieds… 50, 100, 200 m ??? Tout est noir, aucune importance la quantité de vide… Alors qu’avec l’électrique, vous voyez le fond et savez qu’il n’y a que 5 m… Toute adrénaline s’envole !!!

-    On éprouve des sentiments d’une grande force lorsque par exemple, dans une étroiture, en pleine descente sur corde, la petite flamme s’éteint… On découvre ce qu’est l’obscurité, et on apprécie à sa juste valeur la lumière !! Avec l’électrique, on en oublie même ce qu’est la lumière !! Et on apprend à gérer la panique, à gérer les cordes, même dans le noir !!!

-    On voit tout de suite si une galerie continue !!! C’est simple, si la lumière s’éteint, alors c’est qu’il y a un courant d’air et que ça continue !!!

Alors, franchement, si vous ne repassez pas à l’acétylène après avoir vu tous les avantages qu’elle comporte, je ne comprends plus !!!! D’ailleurs, pour ceux qui sont tentés, je vous vend la mienne !!!

Revenons au 4ième épisode. Après 3 jours de suite de spéléo, nous ne sommes plus que 5 survivants (Nicolas, Stéphane, Serge, Alexis et moi) à vouloir faire une ultime sortie. Les autres préfèrent rester au gîte pour ranger, et pour échanger le matériel avec les limougeauds… Il parait que l’échange s’est fait sur le Pont de Gerbaud . Quand le soleil s’est levé, une personne à chaque extrémité, s’avançant de 10 pas, a posé les kits et a poursuivit vers l’autre extrémité, sous le regard de dizaines de snippers… J’imagine qu’en réalité, l’échange s’est fait autour de quelques bières et de 2 ou 3 patxarans…
Les 5 survivants, nous décidons d’aller au trou Mil qui est assez sympa, aux dires de Stéphane et Alexis.puits_cognac En passant, on récupère trois limougeauds (Emilie, Eloïse et Dimitri)… D’un coté, heureusement que tout le monde n’est pas venu, car contrairement à son nom, on ne peut pas y rentrer à mille dans ce trou !!!
La marche d’approche est assez courte, environ demi-heure. Nous repassons devant les indomptables et laissons la piste 200 m plus loin. Au bord du ruisseau, le trou mile est petit et en définitive, peu engageant… On aurait plutôt envie de rester étendu dans l’herbe, au soleil, au bord du ruisseau… (Au fait, 3 jours de soleil en 4 jours… Même à la Coume le temps est déréglé !!! Et dire que certains nient encore le réchauffement climatique !!)
Nous n’avions prévu aucune corde pour le premier puits… Les 2 ou 3 m sont faisables en désescalade. Les limougeauds, eux, préfèrent l’équiper, c’est toujours utile de s’exercer. Du coup, on profite de la corde…laminoir_de_p_ne_blanque
Une fois au fond, la grotte est très jolie et très plaisante… Il s’agit en gros d’un canyon souterrain, un méandre jamais très large, et parfois même trop étroit à la base, nous obligeant à prendre un peu de hauteur, en grimpant en opposition.
Tout d’un coup, un bruit bizarre… « Que se passe-t-il ?? une crue ?? » « Qui a amené un autoradio ?? En plus, c’est sûr que ça ne peut pas marcher, ça ne capte pas !!! »… « Ah non, c’est juste Stéphane qui vient d’entrer et qui chante à tue-tête !! »
Le puits suivant, Eloïse s’exerce à équiper. Nous, nous passons sans corde, en opposition. Mais quelques mètres plus loin, ça ne passe pas sans corde… Heureusement que les limougeauds sont là, car nous n’avons aucune corde…
Le puits suivant est équipé en fixe. Heureusement, car nous n’avons plus du tout de corde… Mais en continuant, une légère appréhension… Le puits semble profond et nous hésitons à descendre en désescalade. Stéphane passe en éclaireur et finalement, ça passe sans problème… Comme Pène-Blanque, ça passe mieux à la remontée qu’à la descente !!!
Après plusieurs ressauts passés en désescalade, et après moult regret, nous sommes contraints de faire demi-tour, l’heure du retour ayant sonnée… Eloïse décide de rentrer avec nous laissant Emilie et Dimitri continuer. Le temps de décider où nous les retrouverons, Eloïse, Stéphane et moi avons perdu les autres… Eloïse se lance à leur trousse à un rythme effréné, nous obligeant à la suivre sans avoir le temps d’apprécier le paysage !!! Quand nous rejoignons les autres au pied des puits équipés, nous sommes trempe de sueur et la visibilité a nettement diminuée autour de nous, à cause de la condensation que nous dégageons !!!
La remontée se passe à un rythme d’enfer, sans histoire. Dans le dernier puits, Serge se fait un devoir de remonter sans la corde. Passant dernier, je reçois sur la tête des énormes quantités de feuilles mortes, soit disant à cause du vent qui se lève !!! Merci Stéphane !!!
De retour au gîte, nous finissons les restes, ainsi que les bières. Rangement du matos, ménage, et ce sont les premiers départs… Le week-end est définitivement fini… Dimitri et Emilie arrivent quelques heures plus tard. D’après ce qu’ils disent, la suite était encore plus belle… Tant pis, on reviendra.
Et c’est le retour vers Garazi sous une pluie battante… La pluie en Pays Basque, ça, ce n’est vraiment pas une légende !!!
Après 4 jours, nous avons mal partout, nous sommes épuisé, nous avons découvert de nouveaux muscles… Mais nous en avons eu plein les yeux, nous en avons encore plein la tête !!! A quand le prochain week-end sous terre ???

Gilenla_boite_aux_lettres_de_p_ne_blanque




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Commentaires
L
Mouais, j'ai quand même des doutes là dessus Serge !!!
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U
Bravo Gilen, tu es à la hauteur (en qualité et en quantité) de tous les comptes rendeurs de Leize Mendi.<br /> <br /> Devant vous, je le jure (je suis debout actuellement le bras droit bien droit) je ne me moquerai plus des Souletins.<br /> <br /> Serge
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A
ENORME, ce compte rendu de la coume par épisode !!<br /> On dirait qu'on est resté 4 mois sous terre
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