Harritxarra, le trou des générations futures
Sortie spéléo du 20 février 2014
Participants : Iban et Alexis
Oui, c’est vrai, la chronologie n’est pas toujours respectée sur ce blog. Mais les plus attentifs sauront s’y retrouver, j’en suis persuadé.
Nous voici de retour dans cette cavité qui nous a donné du fil à retordre en matière d’équipement la fois précédente.
On y vient cette fois avec des goujons xxxxxl à quadruple expansion dans l’espoir de venir à bout des différentes possibilités d’explo.
Mais aussi, on essaye de trouver un accès plus court car les spéléos de notre époque sont bien feignants. Pas question de marcher des heures …
C’est une piste un peu au dessus du restaurant des sources que nous empruntons avec le camion d’Iban. Les habitants de la dernière ferme ne sont pas convaincus que nous puissions circuler dans de bonnes conditions sur cette piste. C’est surtout bien raide donc ça patine un peu par endroits. Nous trouvons de quoi nous garer au niveau d’un virage un peu plus bas que prévu.
Il nous faut une bonne ½ heure pour retrouver la cavité.
C’est toujours aussi gras dans la première partie. Je réussi cette fois-ci à poser 2 ancrages corrects et je rejoins le palier où j’avais aperçu un départ de galerie. Mail il nous semble qu’une solution plus fréquentable existe un peu au-dessus. Et à partir de là, c’est du n’importe quoi … on va perdre presque 3h à chercher la meilleure solution …
Je remonte un peu pour faire un pendule, Iban me rejoint et prend le relais, il arrive à descendre un peu mais pas moyen de trouver du bon caillou pour mettre quelque chose, je le rejoins, on remonte, puis on rejoint le palier, … Bon on mange, ça ira sûrement mieux après.
En fait pas vraiment, la corde frotte légèrement et les parois molles ne nous permettent toujours pas de poser un ancrage digne de ce nom.
Une étroiture à la con plus tard, 2 goujons semblent jouer leur rôle. Merde, ça continue, on commence à se demander s’il ne faudrait pas mieux confier ce genre d’explo aux générations futures. Ils seront, sans aucun doute, bien moins délicats que nous !
Iban essaye un passage supérieur alors que je joue du perfo un peu plus bas dans la continuité de la diaclase.
Les ancrages étant en place, Iban me rejoint et commence la descente alors qu’un goujon se révèle magique. Celui-ci a une fâcheuse tendance à sortir de son logement. On arrive carrément à le sortir fastoche à la main, faut dire que la quadruple expansion n’a pas fonctionné comme prévu.
Après rectification, il descend jusqu’à ce que la corde envisage du frottement mais on est à cours de goujons. Le caillou lui semble un poil meilleur par endroits mais on décide de lâcher l’affaire pour aujourd’hui.
En ressortant, on se demande s’il ne faut pas mieux envisager de boucher le trou tellement l’explo y est particulière.
Il est difficile de dire à ce jour si l’existence de cette cavité a une quelconque origine phréatique. De même, une origine uniquement tectonique semble peu probable.
En se référant à la carte géologique, on peut avoir une idée du contexte :
« Quartzites, dolomies et schistes »
La description des ces terrains évoque une alternance d’un faciès schisto-gréseux et dolomitique et d’un faciès quartzeux. Les grés sont souvent dolomitiques et les schistes verts à toucher talqueux envahissent toute la formation. Pour couronner le tout, il s’intercale à différents niveaux des brèches interstratifiées à ciment dolomitique.
Tous ces termes font peur comme ça mais en fait, c’est hyper réaliste. Quand on est dans Harritxarra, on a bien l’impression d’être entouré de tout ce bordel.
Il reste, comme d’hab, à faire la topo et éventuellement à poursuivre l’explo dans la limite de ce qui est acceptable en terme d’engagement et de sécurité.
Alexis