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Voyageurs des strates
25 octobre 2020

canyon d'Ourdaiby

COMPTE RENDU DE LA SORTIE AU CANYON D’OURDAIBY

LE 24 OCTOBRE 2020

STE. ENGRACE

 

 

Participants : Gérard, Xipo, Valérie V., Laëtitia, Darioush, Alice.

DPDE : 5h00

 

Dans la fraîcheur d’un matin d’automne, non loin des gorges de Kakouetta, un petit groupe de motivés, s’équipe pour aller affronter les eaux froides du Canyon qui coule à leurs pieds.

Je suis la seule novice du groupe, me baigner brièvement dans une rivière en plein hiver ne me dérange pas mais passer 5 heures entières à évoluer dedans, même équipée, c’est une grande première !

Enfiler la combinaison néoprène de 5mm fait déjà office d’échauffement, un chemin descendant à pic, équipé de cordes, nous amène ensuite au départ de cette descente, 5 min de marche dans une combinaison ajustée de cette épaisseur finit le job de nous échauffer pour de bon.

Nous arrivons les pieds dans l’eau, devant une jauge nous indiquant un niveau d’eau correct.

La jauge, elle-même filmée par une caméra, que Gérard a pu consulter depuis internet avant de nous emmener ici, évite toute mise en danger.

Faire un canyon consiste donc à descendre une rivière en marchant dans un cours d’eau, sur des pierres plus ou moins glissantes, à se laisser glisser le long de véritables toboggans sculptés dans la roche, rendus « glissables » grâce aux algues qui y poussent, et atterrir dans des vasques pour effectuer quelques brasses, c’est très ludique ! Un jeu d’enfants qui demande tout de même un peu de vigilance et parfois quelques techniques d’escalades, voire de « glisse sur pierre ». On comprend vite que se coincer un pied, tomber, glisser, boire la tasse, se faire emmener par le courant sont les premiers risques dans un canyon...mais pas les seuls.

Le canyon est ponctué de passages sur cordes, qui permettent de franchir les hauteurs trop importantes. A intervalles réguliers, nous croisons divers amarrages qui permettent à mes coéquipiers plus expérimentés de poser diverses mains courantes et rappels. Mes compagnons trimballent en effet des mètres de cordes dans leurs sacs, 2x30m et 2x40m exactement pour ce canyon-ci. Moi je suis en mode petite princesse : pour ma première, pas de sac à dos, de toute façon je serais incapable de faire la moitié des nœuds qu’ils utilisent et de faire dépendre ma vie, et surtout celle des autres, d’équipements mal faits.

Le problème en plein mois d’octobre, c’est que quand on est trempé et qu’on attend que nos amis finissent de faire mumuse avec des cordes, on se refroidit, nous voilà donc à faire des squats comme des crapauds dans nos petites tenues néoprène pour rester à une température acceptable, mais les extrémités prennent tout de même cher et je suis contente de ne pas avoir à faire des nœuds compliqués avec des mains dignes d’aller au micro-ondes en mode décongélation.

Nous effectuons donc plusieurs descentes en rappel.

Accrochés à nos harnais, huits et piranhas, nous permettent de descendre à vitesse maîtrisée quelques cascades. Pour cela il faut s’approcher suffisamment du vide et avoir une confiance suffisante dans l’équipement, cela nécessite déjà un certain lâcher-prise en ce qui me concerne. Puis, il faut faire confiance à soi-même en descendant, sans jamais lâcher la corde que Lætitia me tend en me disant « c’est ta vie ! ». Le long de la cascade, il faut maintenir la paroi glissante à distance en s’aidant de ses pieds, de ses genoux, de ses fesses même, et éviter de se coincer un pied pour ne pas finir la tête en bas étouffée sous le poids d’une cascade...bref moi qui cherchais des sensations et de l’adrénaline, je suis servie !

J’en oublie le temps qui passe quand Gérard me le rappelle en déclarant ouverte la pause déjeuner, nous sortons alors des sacs nos bidons étanches pour avaler quelques bouchées de nos encas. Nous repartons rapidement pour éviter de trop nous refroidir, passer quelques cascades en rappel est un excellent digestif !

La cascade de 25mètres prévue sur le parcours finit par trouver mes limites. Un accès de panique m’oblige à m’y reprendre à deux fois, après un réajustement de mon harnais trop serré et quelques paroles encourageantes de Gérard, je me remets en position, me longe et installe mon huit au-dessus des 25m. Et là, ironie du sort, le sac de corde est passé du mauvais côté et nous voilà à trois, Gérard, Valérie et moi, dans un emmêlement qui prend plusieurs minutes à régler, je me retrouve donc longée au-dessus du vide, obligée de faire confiance à une longe et un harnais ridicules, 25m avant impact sous mon dos, niveau lâcher-prise je suis au top !

Une fois le problème des cordes réglé, je descends impeccablement et en toute sérénité, comme vaccinée à vie de ma peur du vide. Les prochaines cascades sont aussi banales qu’une descente de toboggan, moins hautes aussi et j’ai oublié le froid...

Nous finissons par une marche plus tranquille et réchauffante avec quelques passages de toboggans très amusants, ce qui nous laisse tout le loisir d’admirer la végétation luxuriante et la beauté des roches taillées et polies par l’eau qui forment de jolies arabesques au-dessus de nos têtes.

Quel privilège de se trouver là et de faire corps avec la rivière !

Nous arrivons sur un dispositif hydro-électrique qui a aménagé une balade le long du canyon.

Pour finir, nous abandonnons la rivière derrière nous pour remonter vers une voiture que nous avions laissée plus tôt en aval.

Presque déçue de ne pas pouvoir continuer à explorer comme une enfant ce somptueux décor naturel, mais pas mécontente de retrouver la chaleur de vêtements secs !

Alice

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