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Voyageurs des strates
1 novembre 2022

Camp URKULU - du 29/10 au 1er/11 2022

Samedi 29 octobre

Marie, Stéphane, Olivier

 

Nous descendons dès le samedi matin direction Urkulu, la voiture bien chargée de tout le barda nécessaire à notre week-end, entre le groupe électrogène, les rallonges, perfo, batteries, cordes, amarrages, tente, bouffe, matos perso de spéléo, bières et Picon, etc. Marie s’aperçoit qu’elle a oublié ses bottes, petit crochet à St-Jean-Pied-de-Port pour trouver une paire puis nous montons directement dans la montagne. Il fait très doux, le vent du sud souffle beaucoup, la nature environnante est encore très sèche pour un mois d’octobre. Stéph nous rejoint alors que ça ne fait que 10 min que nous sommes arrivés au cayolar !

Merci Ramuntxo le berger qui nous prête gracieusement son petit paradis.

On vide les affaires de la voiture vers le cayolar, on nettoie, on mange, on discute, on trie les affaires. Puis je pousse mes petits camarades à s’activer pour que nous fassions une première descente au G 701, curieux de voir les dernières découvertes de nos copains Thomas, Valérie, Darioush, Alexis de début septembre et pressé de se mettre au boulot.

 

Cahin-caha, nous sommes devant l’entrée tous les trois chargés chacun d’un kit de matériel pour la désobstruction et la topo qu’il y a à faire entre le terminus 2021 à l’Etroiture du Cinquantenaire Fainéant et le fond actuel, arrêt sur un méandre étroit.

Dès l’entrée, nous sommes étonnés de voir autant d’araignées agglutinées au dessus des flaques stagnantes, bon c’est vrai que je n’aime pas ça, mais ce ne sont pas ces petites bêtes qui vont nous arrêter !

On enchaîne les passages un à un, c’est vrai qu’il y a un temps d’adaptation à avoir dans ce trou et de retrouver la position la plus adaptée, qui ne doit pas être dans la Kamasutra : c’est l’Egyptienne !

Jusqu’à l’Etroiture du Cinquantenaire Fainéant, nous sommes en terrain connu et savons à quoi nous en tenir. Et donc, pour nous c’est le début de l’Inconnu après cette étroiture bien mal nommée car l’Etroiture du presque Quarantenaire Dormant aurait été plus adaptée vue la position à adopter pour passer et sans parler de la sortie qui se jette dans un ressaut à la con. Bon enfin, ça passe et nous sommes debout, pas pour longtemps…

Ça racle, pousse, sue, grogne, re-racle, glisse, cogne et bim ma lampe s’éteint pour la 200e fois, racle encore, tire, pousse, force, jette, re-glisse, aïe c’est mon tibia ! …

Mes compagnons commencent à maudire ce p… de trou et nous nous découvrons avec une joie mesurée le Méandre des 20 (millimètres je pense), le Ressaut du ConCasseur puis du non moins fameux Tunnel de Poudre et de Sang. C’est l’extase dissimulée, et profond car conscient du travail acharné produit pour ouvrir tous ces passages par l’équipe précédente, ça reste étroit, voire très étroit. A cette occasion, j’ai pu tester le “passage liquide” qui consiste à se laisser couler dans une étroiture comme un filet d’eau et une fois que la flaque est en bas on se répand pour enchaîner la seconde. Mais c’est surtout ce putain de kit avec les forets, un bidon et la batterie de vélo, je sais, vous me direz qu’un vélo n’est pas très adapté dans le G 701, mais mon amour du cyclisme me fait faire n’importe quoi !

Enfin nous atteignons la première verticale digne de ce nom et le gouffre prend, enfin, du volume. Marie râle bien évidemment sur la Déviation de l’Espace puis un fractio placé haut mais le professionnalisme de Stéph a tôt fait de l’éviter de passer du temps suspendue. En bas, passé une petite étroiture, c’est le puits de l’espoir qui laisserait entrevoir une arrivée dans le collecteur tant entendu avec des promesses de grands volumes, de vahinés, de fontaines à bière et d’arbres à saucisses mais rien de tout ça ! En bas, un petit puits donne sur le fameux méandre qui serait une possibilité de suite. A noter que ce jour, le trou est bien ventilé et étonnamment sec, pourtant à cet endroit un filet d’eau coule à l’aplomb du méandre et l’air se divise avec un méandre descendant en haut du dit petit puits.

J’hésite pour commencer la désob et en voyant des traces de passage je m’enfile dans le méandre du haut, suivi par Marie.

Ça racle, glisse mais ça passe, après une quinzaine de mètres la galerie fossile se bouche par une coulée stalagmitique et l’air y est très faible. Nous remontons ces passages étroits pour descendre dans le petit puits pour prendre la mesure du chantier à venir : c’est pas l’extase, il va y avoir du boulot et la suite est loin d’être évidente.

Mes compagnons abandonnent l’idée de faire la topo maintenant, nous décidons de tous remonter vu l’heure tardive en laissant tout le matériel qui sera à pied d’œuvre demain.

La remontée n’est guère plus simple, mais le fait de ne plus avoir de kit soulage l’effort ! Nous sommes quasiment content d’arriver au Méandre Bamako car c’est la promesse de passages “larges” jusqu’à la sortie contrairement à tout ce que nous avons vu ! Vers 21h nous sommes rendus dans la nuit, il fait encore chaud et remontons aux voitures en ayant laissé, au préalable, tout notre matériel à sécher sur les arbres.

Puis c’est l’apéro et il faut lancer la grillade de saucisse de Toulouse dans l’insert du cayolar et lancer les spaghettis pour une grosse bouffe reconstituante, non sans avoir englouti la merveilleuse soupe du Chouchou !

Marie installe sa tente dehors à l’abri du vent du sud qui ne faiblit pas.

En une sortie, nous avons mal partout à cause des coups ; c’est sûr, il faut un temps d’adaptation au trou !! Avant d’aller se coucher, nous mettons en garde Marie contre le basque Fou qui se promène nu dans la montagne avec comme unique vêtement son béret sur la tête à la recherche de femelle…

 

Dimanche 30 octobre

Marie, Stéphane, Olivier, David, Darioush et Alice

 

L’air s’est rafraîchi et le vent du sud également tandis que les nuages couvrent nos têtes. Le lever est difficile pour les deux marmottes malgré le changement d’heure favorable pour le sommeil.

IMG_3620

Darioush et Alice arrivent au cayolar, petit-déjeuner, café, parlotes, le temps de se préparer à reculons, pour Stéph et Marie mais la promesse de faire la topo aujourd’hui l’emporte sur les meurtrissures de la veille. Alice préfère partir en rando à la tour d’Urkulu.

Entre temps, j’apprends que David doit nous attendre au trou, un de plus, ce ne sera pas de trop pour le chantier que nous avons à faire !

Darioush, David et moi partons en tête vers le fond suivis de Marie et Stéph.

Même parcours mais maintenant que je connais les passages c’est un peu plus simple surtout que nous sommes sans kit. C’est la première descente pour David qui n’avait pas encore eu l’occasion de descendre dans le G 701, qui le compare au Bidon en plus facile (cavité explorée actuellement par les copains du Spéléo-Club de Saint-Herblain dans les Arbailles voisines) !

Rapidement nous nous mettons au boulot : d’abord faire tomber la strate qui bouche partiellement l’entrée du méandre et nous empêche d’avoir une vue d’ensemble, ce sera le début d’une longue série de perçages et de remontées du petit puits pour réaliser un recalibrage musclé. L’acharnement de David et Darioush aux massettes, burin, pied de biche pour faire tomber tout ce qu’il y a de fissuré porte vite ses fruits et nous charrions de gros blocs de ce méandre pour agencer tout ça en murets décoratifs. Rapidement nous doublons les doses et le travail avance encore mieux. Tant et si bien que nous proposons de le baptiser le Méandre de l’Obèse tellement il est large et confortable contrairement aux méandres précédents pour les anguilles !

Au bout d’un moment Stéph et Marie nous rejoignent et font les dernières visées jusqu’à nous pour clôturer la topo tandis que nous tapons comme des damnés tels les Dalton sur leurs tas de cailloux. Il est 17h30, c’est inutile de rester pour eux nous voulons continuer notre chantier, nous resterons encore un bon moment pour recalibrer le passage jusqu’au moment où vers 20h nous plions les gaules non sans avoir vidé la grosse batterie par deux trous stratégiques avant de la remonter pour la faire charger ce soir en prévision de finir le boulot demain.

Nous enchaînons de nouveau les passages galère pour arriver à l’extérieur de nuit avec quelques gouttes de pluie éparses. Le temps de se changer et de suivre l’amont du ruisseau à sec avant d’attaquer la pente, l’orage gronde et se déchaîne, nous déversant des rafales de flotte ; nous atteignons le camion de David ruisselant, trempé jusqu’aux os ! Nous revenons au cayolar toujours sous une pluie battante et un vent furieux mais au moins nous sommes au sec à l’intérieur.

Les autres commençaient à s’inquiéter à ne pas nous voir arriver, pensant que l’eau nous jouait des tours dans le trou.

Bières puis nous lançons la popote, le feu et Stéphane nous montre le report topo dans son logiciel maison : les chiffres nous déçoivent un peu : le fond actuel atteint les -160 m de l’entrée ; ce qui fait que nous sommes encore loin de pénétrer jusqu’au niveau des grands fossiles du Behiako Lezia situés à environ 200 m de plus en profondeur…

David nous quitte alors que le temps se calme un peu et la soirée se passe non loin du feu.

 

Lundi 31 octobre

Marie, Stéphane, Olivier, Darioush et Alice

 

Le temps est au beau malgré des températures en baisse. Laurent El Presidente  doit venir en renfort aujourd’hui, ce qui ne sera pas de trop, vu l’état général des troupes : Marie et Stéphane déclarent forfait, pour ma part je ne déborde pas d’enthousiasme et j’apprends que Laurent ne peux plus venir.

Etant donné qu’il est tombé beaucoup d’eau la veille et que la nouvelle branche découverte recueille plus d’eau, nous pensons que peut-être, le trou en aurait récolté et que ça arrose pas mal en bas. Ce pourquoi nous ne descendons pas la batterie et nous nous contenterons de remonter tout le matos entreposé au fond : perfo, forets, etc.

Vers midi, nous filons donc tous les deux avec Darioush dans l’entrée ventilée ; re-araignées au culs rebondis dans l’entrée, celles qui galopent sur les épaules… Au fur-et-à-mesure de la descente, pas de trace d’eau visible et ceci jusqu’au fond.

A pied d’œuvre, nous remplissons 2 trous faits la veille pour continuer le recalibrage du Méandre de l’Obèse et finissons la séance à tout évacuer et finir de casser tout ce qui est fissuré dans les parois : le tas de gravats à proximité est conséquent, mais nous nous arrêtons juste avant le virage à 45° qui nous empêche de voir la suite… Le courant d’air, même s’il est plus faible – car il se divise dans cette salle – est toujours là, y’a plus qu’à continuer la suite !

La remontée avec le matos est plus longue car il faut faire se faire passer le kit de mains en mains comme les bagnards portent leurs boulets.

A la sortie il fait encore jour et nous avons tôt fait de regagner la voiture puis le cayolar. Bières, puis Stéph nous montre la nouvelle topo en 3D cette fois : on croirait presque que le trou est immense ! Darioush et Alice nous quittent pour regagner leurs pénates, ici on lance le repas et le feu car la température a bien baissé depuis samedi, fin de soirée tout près de l’âtre.

IMG_3624

Mardi 1er novembre

Marie, Stéphane, Olivier

Beau soleil dès le matin, nettoyage du cayolar, rangement de tout ce b…. dans le coffre de la voiture et nous quittons la massif pour regagner nos chez-nous, non sans être passé manger chez le copain Laurent, jeune ancien de Leize Mendi, avec une journée digne d’un jour de printemps.

IMG_3627

Le bilan est plutôt positif : la topo est faite jusqu’au terminus actuel, le méandre, pourtant étroit, a changé de taille mais il reste du boulot pour espérer poser nos bottes dans le fameux collecteur tant attendu. Ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir envisager de faire quelques séances de recalibrage de certains passages pour améliorer la progression actuelle et future ! On y croit !!!

PS : vous avez noté que toutes les photos sont des vues extérieures ?

Normal, personne n’a osé encore porter son smartphone dans le trou de peur de le bousiller, promis, la prochaine on en fera pour ravir vos yeux ébaubis.

Olivier

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Commentaires
A
ça vaudrait le coup quand même de refouiller à fond Armiarma notamment au niveau du P7 pour voir si une désob est envisageable.En tout cas,chapeau pour vos efforts .
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U
Nickel ! bravo à l'équipe pour cet acharnement !
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