Couey Lodge ; le paradis et l'enfer sous terre !

Une fois n'est pas coutume ; un seul compte rendu pour 3 sorties ; quelle arnaque ! Mais quelle aventure…..

En résumé: 

Temps passé en raquettes à chercher un trou au bord de la route : 3h pour l’épisode 1 et 1,5h pour, l'épisode 2 (mieux).

Temps passé sous terre à équiper les puits ; 7h (épisode 1)

Temps passé sous l'eau pour atteindre la salle du réchaud humide et le réseau avant la salle Henri Brosset ; 11h (épisode 2)

Temps passé sous terre pour déséquiper ; 5h. (épisode 3)

Épisode 1: une belle journée d'hiver à la Pierre

Participants ; Elise, Laurent et Seb.

Il fait beau en ce 4 mars au pied des montagnes, nous nous retrouvons à Abense-de-haut pour le briefing. La voiture de Laurent est pleine à craquer de cordes mousquetons et autres sangles….sans oublier les précieuses raquettes !

Chocolatine et café avalés, voilà que nous préparons les kits. 30 min plus tard nous voilà parés. La brume ne nous permet pas d'y voir à plus de 50m, parfois moins, il n'y a pas un repère et la neige recouvre tout !

Nous chaussons les raquettes et attaquons pleine pente ce que nous pensions être l'accès direct à cette belle cavité. la brume se dissipe, le paysage apparaît, tout est maintenant plus clair ; nous venons de faire l'ascension du Pic de Guilhers en raquettes pour rien. Nous reprenons la voiture et 200 m plus loin tout est plus clair : 45min plus tard, nous voilà arrivés au dessus du puits.

Il fait alors -5°C, la poudreuse a tout recouvert. J’équipe l'entrée du puits sur amarrage naturel, les broches notées sur la topo sont introuvables.

Couey Lodge est une sorte de grand porche à flan d’une barre rocheuse, configuration particulière où la neige s'y dépose généreusement mais également l'eau glacée vient geler au contact de la pierre refroidie par le courant d'air du gouffre : les premiers puits et ressauts ne sont que neige et cascade de glace, l'ensemble d'une indescriptible beauté.

Les premiers puits nécessitent de déneiger et casser la glace au couteau pour dégager les broches ! Vu les conditions, il ne faut pas trop traîner, nous équipons à tour de rôle dans la bonne humeur pour arriver au pied du P50. La fiche d'équipement s'arrête là, nous avons doublé quelques fractio en mono-point, rajouté quelques plaquettes …..nous n'avons plus rien !

Nous remontons tranquillement….les deux derniers puits extérieur sont déséquipés sur les conseils de Michel Douat : le matériel serait pris par la glace et la neige la semaine suivante ! En sortant je cherche ces foutus broches de début de main courante, et à force de creuser je finis par les trouver…..sous 50cm d'une fine poudreuse!

Une magnifique sortie qui n'était que les préparatifs du week-end suivant ; le projet bivouac !

Episode 2 ; Back to Couey Lodge : hell in speleo

TPST : 11h

La semaine se passe, le vent du sud souffle fort sur les montagnes Pyrénéennes….la pluie vient s'inviter au cocktail déjà corsé de la neige et de la glace fondue. La sortie avec bivouac vu les conditions climatiques est  tansformé en un aller/retour jusqu'à la salle des 2 Sèvres……que nous n'atteindrons jamais !

Jean-louis est prévenu de notre dessein : pas d'inquiétude avant 2h du matin !

Nous nous ne sommes finalement que 3 guerriers : Joël, Dariouch et moi.

Rendez-vous à Arette à 9h, un café avalé…..petite présentation du gouffre, la patronne du bar et quelques clients nous écoutent interloqués; ils doivent être fou !

Stationné au même endroit que la semaine précédente ; il reste peu de neige et le paysage est totalement différent….nous tournons un petit moment autour de ce trou pourtant béant mais sous les arbres.

L'entrée est vite équipée et nous comprenons vite que vu l'eau qui dégouline de ce qu'il reste des cascades de glace, que ce ne va pas être la même ambiance que la semaine dernière……Nous voilà sur la partie en fixe et nous descendons.

C'est partie pour le magnifique P65 qui passe avec quelques gouttes et un peu de bruit d'eau, les puits suivants sont plus humides mais à 3 et peu d'attente, ça passe. En haut du P50, petit rééquipement de la vire et de la tête de puit pour une remonté confort.

nous récupérons le dernier kit d'équipements pour le P20 et le P11 non encore équipé.

Quelques étroitures et nous descendons le P20. nous voilà à l'entrée du vrai méandres: Il s'agit d'une jolie étroiture baignée d’une belle flaque qui nous transforme en véritable batraciens ; l'eau et la pluie sous terre ne nous quitteront plus ! Le méandre est arraché au pris de contorsions, d'hésitation entre grimper hors d'eau ou passer dans des étroitures remplie de vasques. en haut du P11, C'est la cascade et Dariouch s'engage pour équiper le derniers ressaut avec la corde en fixe….A la sortie du puit nous sommes complétement tramp. La salle du réchaud n'est pas loin……et elle n'aura jamais aussi bien porter son nom ; repas et boissons chaude histoire de nous remettre de nos émotions.

La salle est magnifique, la rivières grondent et la cascade nous mouille lors de notre petite incursion dans le réseau supérieur. C'est magnifique et si différents du reste de la Pierre.

Nous continuons la progression mais cette fois hors d'eau avec un véritable torrent sous les pieds,…..Quelques cordes en fixe franchis nous arrivons un peu avant la salle Henri Brosset mais sans y pénétrer.

Sur les conseils de Joël, le sage du groupe, nous rebroussons chemin.

La remontée est dantesque ; sous des trombes d'eau, le P11 nous trempe de la tête au pied, le méandre nous épuise…..arrivés à la base des puits ; point chaud et repas, il est 20h environ.

La remonté est à l’image de la sortie : Les 10 premiers mètres du P50 sous l'eau, les puits intermédiaires arrosés, la partie plein vide du P65 sous une pluie battante. Ce n'est qu'après que l'ambiance se calme jusqu'à la sortie….je déséquipe les puits d'entrée. Nous sommes épuisés, et chaussons péniblement nos raquettes…. Après un retour difficile entre neige, rochers et boue…..la voiture est à portée de clés : 2h du matin. Il n'y a pas à dire, c'est du timing ! On prévient Jean-Louis que tout va bien !

Vu notre état pas question d'enchaîner les heures de route ; se sera une étape en Soule, dans un vrai lit pour quelques heures de repos…….

Le lendemain, débriefing de cette sortie un peu folle, tout va bien….sauf Joël avec de mystérieux fourmillement dans les doigts…..

Un très bon souvenir malgré les conditions…tous les ingrédients étaient réunis sauf ce foutu mélange pluie/ fonte des neiges format XXL !

Episode 3 ; déséquipement de Couey Lodge : dernière visite de la salle du rechaud

Dariouch, Thomas T., Sébastien

TPST : 5h

1^er rendez-vous avec Thomas sur la place de Tardets, 8h30, ce vendredi 31 mars.

Petit café et apparition de Jean-François Godard sur la place bastide, nous échangeons quelques mots. la capitale de Haute Soule est sous le signe de la spéléo aujourd'hui !

9h rendez-vous à Arette pour prendre Dariouch, il nous attend aussi au café…..2^nd café donc, chocolatine, débriefing…..décidément va-t-on décoller ?

9h30, ascension du col de la Pierre avec le 4×4 de Thomas, le temps est maussade et nous nous garons chemin des lamayous ( je ne sais pas ce que c'est comme bestiole, un laminiako béarnais ? ) à la troisième marche d'approche on devrait le trouver direct, ce trou ; et bien non ! Nous tournons un bon quart d'heure dans le lapiaz avant de localiser l’entrée. Toujours à peine à 10 min de la route !

La descente des puits se fait sans problème et nous voilà à la base des grandes verticales vers 12h30 ; Je ne me lasse pas du p65 fractionné et de la jolie vire avant le P50.

Nous voilà repartie….l'objectif est d'aller au moins au p11 avant la salle du réchaud pour récupérer les 2 mousquetons LM sur la corde en fixe. Avec Dariouch nous somme frappée par le manque d'eau dans les petits boyaux du méandres…..la dernière fois avec Joël c’était de jolies piscines bien fraîche !

Rapidement au puit, nous décidons de faire un tour dans la salle du rechaud pour grignoter. Enfin, faire un vrai repas ; il est 13h30, Thomas sorts sa boîte de sardines de son mini kit : la boite à éclaté, mais les sardines sont fraîches : enfourné dans du pain ça passe. Dariouch dépoche sa salade de pâtes et les graines. De mon côté j'ai super faim ; réchaud/nouilles chinoises, pâté / pain, pomme pote/barre de céréales.Thomas me fait gentiment remarqué que je n'arrête pas de bouffer.

Nous repartons chaud bouillant pour le désequipement : après quelques contorsions en fin de méandres, un petit coincement pour Thomas ….Dariouch attaque ! J'enchaînent et Thomas finie la partie en fixe…les kits remontés, je démonte les derniers puits sous un mélange pluie / neige parfait pour retendre nos peaux frippés par la chaleur du gouffre (4/5°C) ……

Tout s'est bien enchaîné et nous sommes à la voiture à 17h30.

C’est la fin d'une belle aventure commencée sous la neige et en raquettes près de 4 semaines plus tôt. Une chose est sûr: nous y retournerons…..une belle sortie club en perspective.